L'oeuf de Yoni. Ou comment couver une question existentielle.
Dernière mise à jour : 19 juin 2018

Ce jeune périnée (qui ne me fait pas connaître, par chance, la joie des fou-rires-fuites-urinaires) pourrait peut-être, éventuellement, pourquoi pas, être stimulé, musclé, revigoré, oxygéné, transcendé par une technique ancestrale qui ravit de nombreux vagins.
Je prends mon courage à deux lèvres et je dégaine la carte bleue. La coquille de moule ne fera pas une perle, mais un œuf en quartz.
C’est décidé. Je vais vivre l’expérience de l’éveil méditatif de mon énergie sexuelle avec l’œuf de Yoni.
Je n’aurai ni besoin de pile ni de glisser la télécommande dans la poche de mon mec.
Un jour, j’ai pris oralement un traitement pour soigner une mycose qui était en fait destiné à être glissé dans le vagin. Alors ce médicament cristallin, je suis sûre au moins de ne pas l’avaler par mégarde, et surtout, lui, n’a pas pour vocation de décaper mon organisme.
Avec l’intonation ironique des blogueuses hystériques du net : « Oh maye Gade ! Oh maye Gade ! Ooooh maye Gaaaaade ! J’ai reçu mon colis ! » Au creux de ma main, cette pierre d’Aventurine de couleur verte, que j’ai volontairement choisi pour l’ensemble de ses bienfaits. Son nom me va bien. Je la scanne du regard, la touche, la sent, et plus fort que moi, je me laisse envahir par toutes les questions saugrenues qui se bousculent dans ma tête. Si le fil qui est censé m’aider à le retirer vient à casser : vais-je à l’hôpital avec la même honte que celui qui a une fiole de parfum dans un autre orifice ? Ou dois-je pousser fort comme une poule qui pond ?
Argh !...ma cocotte, le fil ne cassera pas, laisse toi porter par la good vibe taoïste de l’énergie cosmique de tous les vagins de la terre. Le modjo universel de l’entrecuisses t’appelle !
J’entre en relation particulière avec cette petite pierre. Le papier d’Arménie diffuse sa fumée bienfaitrice dans la pièce et j’allume une bougie en récitant une prière.
Je m’adresse à elle…(Rooo ça va, on fait tous des trucs bizarres hein ?! comme parler tout seul chez soi en rangeant ses courses ou à son chat-psychologue clinicien).
Je lui souhaite la bienvenue dans ma vie et lui dis merci de contribuer à l’amélioration de mon état émotionnel. Je lui fais part de mes intentions profondes, mes questionnements, mes doutes.
J’ai des frissons tellement l’instant est particulier. Non pas pour les vertus de cet objet qui m’est impossible d’objectivement vérifier, mais pour l’émotion douce de ce mystère de quelques centimètres (et la surprise qu’il me réserve). Je sens que ce n’est pas encore le moment de l’utiliser. Je décide juste de dormir avec la pierre contre moi.
Oyé Oyé ! Si tu es sensible comme moi aux présences invisibles et si tu es une ignare des pierres, sache qu’elles sont toutes chargées d’informations vibratoires et qu’elles peuvent trimbaler des entités qui ne partent pas avec l’eau du robinet, du sel et du soleil. Ne pas confondre entre le nettoyage hygiénique et vibratoire. Ça t’évitera de te faire réveiller à 5h du mat par une entité qui te souffle brutalement sur le visage.
Voilà ! ça, c’est dit ! Tu prends tes dispositions pour la dégager, purifier la pierre, la tout ce que tu veux, mais ce n’est pas un œuf en chocolat que tu vas t’introduire, et ce n’est pas pour faire juste mumuse. Il y a une véritable dimension initiatique à travers ce rite.
Pour l’instant, j’ai envie de garder l’expérience pour moi, comme un petit secret qui te fait des guili-guili dans le ventre tellement c’est jouissif d’en avoir un.
L’histoire ne dit pas que j’avais petite, le même frissonnement quand je cachais mes bijoux en toc dans le coffre dorsal d’un poney arc-en-ciel.
Je dois couver à l’intérieur de ma chair, le trésor de cette expérience peu commune. Je vais introduire, au moment voulu, ma question existentielle de la maternité.