2020 je me dévoile... à moi-même...
Dernière mise à jour : 26 janv. 2020

2019 a été une année charnière, entre euphorie avec la sortie de mon livre et vide abyssal parce que j’ai tout fait remonter à la surface à travers lui. C’est parfois le juste prix à payer si on ne veut plus se sentir en dette avec sa propre vie, ou du moins, si on veut enfin arrêter de s’en donner l’illusion.
Comme dirait l’autre, je n’ai pas à me plaindre, je suis aimée, j’aime, pourtant… Je regarde le monde actuel qui ne m’amuse plus et qui semble se perdre dans des jeux de rôle qu'il prend certainement trop au sérieux. À travers lui, tel un miroir, j'en ai fait parfois de même. Cette règle illusoire ne me convient plus. Ce n'est pas là le sens de la vie selon moi. On ne vit pas pour se perdre mais on se perd si on s'éloigne du chemin de la maison. C'est pourtant cet éloignement qui me permet aujourd'hui de tout faire pour voir réapparaître en moi la joie profonde d'être créatrice de ma propre existence. Mais c'est ainsi. Mon labyrinthe à moi est actuellement un désert à perte de vue que je dois traverser. Non pas parce que c’est le chemin « nécessaire » mais parce qu’y étant pour de multiples raisons, je comprends, pour ma propre survie, que je ne peux plus y rester, tout en ne sachant pas où est ma place et quel chemin prendre pour la trouver. C'est tortueux n'est-ce pas ?
La soif de vivre. C’est justement ce que j’ai touché du bout des lèvres sans y remédier pendant ces quelques mois. Avoir soif de tout à en crever, tout en ne saisissant pas ce qui pourrait m’abreuver. Même ma foi n'a pas été cette source dans laquelle j'ai toujours su puiser. C’est un peu comme avoir la bouche et la gorge affreusement sèches et observer des puits d’eau fraiches sans s’autoriser à les utiliser pour des raisons qui me dépassent.
Pendant cette traversée, j’ai fait des rencontres comparables à des seaux. Elles m’ont donnée la force rassurante de puiser en moi pour faire remonter mes propres réponses, et ainsi prendre de la hauteur comme la corde que je tire jusqu'au rebord du puit.
J’en ai conclu que le passage oblige n’est pas la souffrance mais que la souffrance est une opportunité de prise de décision pour l’humanité. Elle a la liberté de se perdre dans les limites qu’elle s’impose et qu’elle impose dans sa vision du monde. Quelles sont les miennes ? Quelles sont celles qui modèlent ma propre vision du monde qui m’entoure ?
Cet assèchement progressif intérieure m’a fait mal, mais à travers lui j’ai fait le libre choix de comprendre. Je pensais l’avoir fait mais j’ai compris des choses en surface et non au coeur de mon coeur, au coeur de mon corps.
J’ai compris que pour me protéger, j’ai conservé le peu d’eau qu’il me semblait rester et j’ai érigé un barrage pour que rien ne s’échappe. La peur de perdre a fait naitre toutes les conditions pour que je regarde enfin toutes les conséquences désagréables de cette même peur. Elle a puisé au fond de moi, m’a épuisée jusqu’à l’illusion de la dernière goutte, elle m’a faite croire que je ne devais « rien lâcher! ». Même cette expression, pourtant encourageante dans certaines bouches, a renforcé inconsciemment cette notion de barrage de protection, jusqu’à la rétention d’eau visible sur mon propre corps.
Non ! je veux lâcher justement, tout, en toute confiance. Je veux laisser circuler ma vie entière à travers moi, que tout me traverse, sans rien retenir. À l’aube de 2020, ce mouvement a fait jaillir en moi cet enseignement que je t'offre avec toutes mes intentions créatrices :
" Il n’y a de désert que l’illusion de ne pas s’autoriser à être une oasis. Il n’y a de barrage que l’illusion de ne pas s’autoriser à être un océan. Il en est de même avec les frontières et l’humanité, le corps et l’âme…